L’Association Européenne de Sexothérapie et de Thérapie de Couple (AESTC) a coorganisé avec Archiaccessible collectif de thérapeutes fédérés par Marina Moroni les premières rencontres de Sexothérapie à Bayonne-Anglet-Biarritz du 15 au 17 septembre 2022.
L’association avait prévu, avec son parrain Alain Héril, pour cette première rencontre, différents thématiques :
- Présentation de l’association et de ses ambitions,
- Ateliers d’échanges sur des cas pratiques et des formations utiles complémentaires
- Prospective du métier de sexothérapeute
- Découvertes de pratiques que nos clients peuvent avoir telles le BDSM K, le Shibari, le tantra, le massage tantrique
Alain Héril (expert en sexothérapie, psychanalyste, formateur, auteur prolifique, homme de théâtre …) nous a présenté sa vision de l’évolution du métier face à l’évolution de la société.
Beaucoup de tabous sont encore tenaces : nous ne parlons pas de la qualité de notre sexualité : quid de la masturbation féminine ? Quid de la sexualité des personnes âgées, notamment en Epad, qui est refusée parfois violemment par le personnel ou par les familles ? Quid de la sexualité des handicapés ? les jugements sur le couple intergénérationnel, sur les pratiques BDSM (qui n’a pas donné une petite fessée à son ou sa partenaire pour jouer ? donc nous sommes déjà dans le BDSM), le pluri-amour. Il faut à présent intégrer la dimension philosophique et anthropomorphique du couple : c’est quoi un couple ? Comment se positionner par rapport au libertinage, au poly-amour ? la banalisation à venir de la rupture ?
La technologie va bouleverser la sexualité, avec le temps réel, notre image sur les réseaux est plus importante que notre réalité (cf. Elsa Godard « je selfie donc je suis »), la cyber-sexualité : notre corps sera hybridé avec un corps virtuel (un gant électronique avec des picots activés à distance par son partenaire); le robot sexuel, on commence à parler de cyber symptôme sexuel (« moi ça va, mais mon avatar est éjaculateur précoce ») ; un homme s’est marié officiellement avec son avatar au Japon.
Le sexologue se doit de se préparer à ces évolutions sans imposer sa propre carte du monde.
Des sondages indiquent que 40% des Français auraient déjà eu une expérience de bondage ou sadomasochiste une fois dans leur vie. Nos clients amènent dans notre cabinet des problématiques liées à ces pratiques – des absences de respect du cadre de la pratique, qui est pourtant fondamental, avec les traumas associés – des questionnements sur ces pratiques – normalité ? comment définir mon cadre ? – …
Il nous a donc semblé utile que l’association invite des pratiquants de renom dans ce domaine. Morgane Beauvais, connu sous son pseudo Sin Eden Sublime, (https://www.sinedensublime.com) nous a présenté le BDSM K (bondage domination soumission masochisme kink pour fétichisme), son cadre, sa philosophie, ce que les uns et les autres viennent y chercher, les états de transe liés aux endomorphines et hormones libérés, les risques associés à de mauvaises pratiques … Stéphanie Doe, (https://mouvementinterieur.fr/stephanie-doe/ & https://calamitysteph.com) de l’Ecole des Cordes du Sud, a fait une démonstration de Shibari, cet art japonais de bondage.
Notre carte du monde vis-à-vis de ces pratiques peut être challengée, titillée mais si l’on souhaite être un bon sexothérapeute, il faut connaitre ces pratiques au moins sur le plan théorique !
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